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QUELQUES EXEMPLES

QUELQUES EXEMPLES

 

L'IMAGE DE SOI ... VERS UNE RENARCISSISATION.

 

“ Etre reconnu ”, c’est à dire être non plus repéré par les manques et les échecs, mais plutôt par ses possibilités et ses réussites, c’est bien de cette recherche qu’il s’agit. Derrière ce besoin de reconnaissance, ce qui se profile est bien sur le problème de relation, d’identité et d’estime de soi.

 

En effet, comment demander à ces personnes en conflit avec eux même et l’existence, d’exprimer avant tout leur «moi », quand ils rejettent, haïssent, ou même parfois nient ce Moi ou ce qu’il croit qu’il est.

 

C’est en ce sens que je tente de développer en quoi la pratique d’un art tel que le modelage de l’argile en priorité, mais aussi l’expression picturale, le collage peuvent leur permettre d’engager une réconciliation avec ce qu’ils sont, la façon dont ils se perçoivent, et dont ils sont perçus par autrui, L’hypothèse étant que la création et la valorisation des œuvres que ces patients réalisent en atelier d’art thérapie sont à la fois un support et médiateur de cette réconciliation.

 

La population qui nous concerne dans cette recherche est tout particulièrement vulnérable et sensible aux jugements de valeurs qui leur sont portés de même que leurs sentiments d’échec omniprésents et diffus qui contribuent puissamment à la dévalorisation extrême de leurs propres images, à leurs sentiments d’impuissance, d’incompréhension, et la certitude qu’ils ont tapie au fond d’eux même, leur propre inutilité et de celle d’essayer d’en sortir.

 

C’est donc toute leur identité, et le sentiment qu’ils en ont, qui se trouvent menacé par leur perte quasi totale de confiance en eux. Créer des conditions qui permettent à la personne de vivre enfin des réussites mais celles-ci, concrètes, palpables, visibles à la fois par eux-mêmes et par autrui. Des succès qui enfin ne laissent aucun doute sur la responsabilité de son auteur et qui soient le témoignage de sa capacité à réussir.”. Reflet de leur capacité à faire et être. Des succès enfin qui les révèlent et à autrui sous un jour nouveau, valorisant.

 

V... Apprendre a se re-connaître

 

 

 

" REFLET-MIROIR "…

 

 

 

Première semaine d’hospitalisation de V….est enceinte, l’accouchement est imminent, elle n’en est pas à son premier séjour, a fait 8 ans de thérapie, ce qui diffère des précédents c’ est son intention d’arrêter au terme du stage le subutex et surtout de prendre du repos avant la naissance de son enfant. V…est très tendue, a refusé l’avortement thérapeutique déjà un enfant de 4 ans, elle attend les résultats de son amiosynthèse qui lui indiqueront si son enfant est atteint ou pas d’un handicap. Lors de sa première séance à l’atelier…, V…a tout d’abord tenté de manipuler l’argile, avant de s’arrêter car trop préoccupée du regard des autres sur sa création. Je me rends très disponible et à l’écoute de ce qu’elle verbalise, parlant de ses inquiétudes, de ce ventre qui porte peut-être un enfant anormal. Je l’encourage et lui propose de laisser aller ses mains et d’observer ce qu’il se passe ; très vite le morceau d’argile prends forme, V…bouge, je sens l’émotion monter en elle, tout en restant proche je la laisse vivre ce moment unique.

 

Peu à peu le corps d’une femme apparait, avec des formes généreuses et proportionnées, V…sourit, dit avec un peu de tristesse, si j’étais comme ça…l’émotion est là, V…se recule de son travail et marque un temps de surprise, «c’est drôle elle me ressemble, comme avant… », je la laisse à sa réflexion et l’invite à continuer son travail, elle est très concentrée. Elle prend des outils pour parfaire son travail, s’attarde sur ce buste qu’elle personnifie. Lorsque je m’approche d’elle, son visage est détendu, elle a l’air satisfaite.

 

Au temps de parole elle présente à l’ensemble du groupe sa sculpture.La surprise des patients en la voyant est immédiate, chacun s’approche et à l’unanimité fait le rapport entre elle et ce qu’elle a produit. V…ne s’en était pas rendue compte ; elle a des larmes dans les yeux ; elle exprime sa surprise et sa fierté. Il est évident que le résultat produit se rapproche d’une image idéalisée , face à ce corps déformé.

 

Observations et hypothèses

 

V... est très bousculée par ce qu’elle vient de vivre. Elle a traversé au cours de la séance différents moments en introspection sur ses représentations. L’image de son corps déformé par la grossesse, l’anormalité possible de l’enfant qu’elle porte. Autant d’éléments qui bouleversent l’image qu’elle a d’elle-même V… Elle inscrit dans le modelage ce corps idéal et enfin peut en parler, dire sa souffrance. Parler de ce corps qu’elle maltraite et des conséquences dont elle fait le rapprochement par la probabilité de l’anormalité de l’enfant qu’elle porte. La mise en mot lui a peut-être permis de se réconcilier un peu avec elle-même. Le retour du groupe a été riche, les patients ont exprimé la sensualité de ce qui se dégageait de cette sculpture, ils mettaient plus en avant le coté femme avec des formes généreuses que le coté mère. Cet exemple démontre bien qu’il s’agit a la fois de la l’image que S…a d’elle même et du regard que l’on porte sur elle. Cet exercice a peut-être eu l’effet de la réconcilier avec ses ambivalences.

 

« L’identité…c’est ce par quoi je me sens exister en temps que personne et en tant que personnage social (rôle, fonctions) ce par quoi je me définis et je me connais, me sens accepté et reconnu comme tel par autrui, mes groupes et ma culture d’appartenance ».« L’identité personnelle ou image de soi peut (donc) et reste définie comme système de représentation de soi, mais aussi comme sentiment à l’égard de soi .

 

Puisque identité et image de soi à la fois ne sont jamais définitivement acquises et exercent un tel pouvoir dans l’économie de la personne, nous allons à présent évoquer la contribution que l’atelier d’art-thérapie peut apporte au changement des regards posés sur les patients par eux-mêmes et par autrui.

 

C’est ici qu’intervient le rôle que vont jouer leurs créations /traces pour conjointement affirmer et consolider leur identité, tout en revoyant enfin à tous (acteurs et spectateurs) une nouvelle image d’eux-mêmes.

 

A LA RENCONTRE DU FAIRE ET DE L'ETRE ... LA TRACE

 

 

 

“ Le corps de l’artiste, son corps réel, son corps imaginaire, son corps fantasmatique, sont présents tout au long de son travail. Il en tisse des traces, des lieux, des figures dans la trame de l’œuvre ”

Didier Anzieu.

 
 
 
 
 
 
 

Les créations, c’est à dire »les nouvelles traces », trouveront-elles réponse à ces besoins qu’évoque P.Tap, « Par l’action et l’œuvre, l’individu se valorise aux yeux d’autrui et par contre coup à ses propres yeux, tant il est vrai qu’il a besoin d’être reconnu, aimé, admiré, accepté par l’autre, …et développer le sentiment fondamental d’être cause tout autant que celui d’être quelqu’un qui compte, pour autrui et pour soi même »
A l’atelier, ces traces sont donc bien les créations. En les créant, nous pouvons observer un cheminement vers une transformation des traces antérieures qui laisserait autre chose que la succession d’échecs qui jusque là a jalonné leurs parcours.
Les traces précédentes jouaient surtout un rôle négatif(délinquance, marginalisation , difficulté d’insertion…,). Ici c’est le processus inverse qui sera recherché à travers la valorisation, des nouvelles traces qui y sont crées .
Se distinguer et être reconnu non par ses agissements, ses impossibilités et ses échecs, mais par ses possibilités et ses réussites
J'émets ici l'hypothèse qu'il existe probablement un rapport étroit repérable entre la trace posée par le modelage ou la trace picturale et l'identité de son auteur. Ici , nous constatons visiblement que l'expression artistique en atelier est avant tout considérée , non pas comme un outil artistique , mais comme un outil thérapeutique.
Symboliser avec le modelage ne va pas de soi et souvent s'accompagne d'étrangeté:

"D'où sortent ces choses là?","D'où sortent ces objets surréalistes !", se demande souvent celui qui modèle en situation thérapeutique..."C'est la faute de l'autre...., du thérapeute!..."
Cela demande effectivement une stratégie symbolisant à partir des objets modelés, pour que la personne puisse intégrer ce qui lui échappe de sa création.

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 

 

 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
D..."Mon Diable ...entre le dedans et le dehors..."

D…28 ans en est à sa deuxième semaine d’hospitalisation, poli-toxicomane, il a déjà fait plusieurs stages au CSST, il est également suivi à l’inter-secteur en ville entre ses hospitalisations, il a le bras dans le plâtre.
Si lors de la première séance D…à mis en avant le risque d’être en difficulté pour faire de l’argile à cause de son bras, il ne l’évoquera pas du tout cette fois.
Lorsque je propose de travailler sur l’auto-portrait, je vois le visage de D…s’illuminer, il a du mal à attendre la fin des consignes. Dès que cela est possible, il va chercher un bloc d’argile et s’installe. Fébrilement, il triture l’argile, la presse, la compresse, la bouge dans tous les sens. Des gouttes de sueur commencent à perler, sa respiration s’accélère ; je le laisse faire tout en ayant un œil très attentif à ce qu’il vit. Son regard est fixe et sa tension est maximum, il ne s’agit plus maintenant de quelques gouttes de sueurs, il est en nage. il souffle , émet quelques gémissements mais ne parle pas. Il semble être dans un état proche de la transe. Sa sculpture prends forme ; deux têtes décalées apparaissent, une moitié concave et l’autre convexe. Il continue ,très concentré sur sa réalisation, Son état cathartique lui permet de faire un « voyage »introspectif profond, il est complètement coupé du reste du groupe. Au bout d’une heure environ D…semble émerger et réalise son état, comme un peu surpris; Je m’assois près de lui en silence. Ma présence le ramène peu à peu dans l’ici et maintenant .Il lève les yeux et s’éloigne de son travail, .D…semble fatigué et reste dubitatif devant sa sculpture. Il dit « c’était la bagarre, je voulais je voulais faire deux têtes décalées, c’était impossible, alors voilà ce que ça fait une demi tête pleine, l’autre moitié est creuse… …on dirait un diable! ! ! ». Lorsqu’il revient de la pause il décide de rendre acceptable ce diable qui s’était imposé. Il la parachève avec une précision et application soutenue .amplifie le coté vide et plein des deux moitiés .En fin de séance d.

est satisfait du résultat, il sourit et rajoute avec un air mystérieux »C’est le diable…le dedans & le dehors ; c’est ce que je suis et ce que je cache… ».
Lors du temps de parole il commente cette sculpture pourrait représenter différents aspects de lui-même. Lorsque je l’invite à en dire plus il continue en expliquant que parfois il ne sait pas où est le bien ou le mal, qui il est dans tout ça. Il dit également que durant tout cette séance de nombreuses images lui ont traversé son esprit et différents sentiments l’ont parcouru, agacement, plaisir, recherche, colère. Il rajoute pour finir, « le diable , je ne pouvais faire que ça, une partie de tête mangée, sans œil, ni bouche , ni oreille, il est bouffé de l’intérieur » Suite à ces mots l’émotion est au maximum et ne souhaite pas aller plus loin dans la verbalisation.
D… quitte la séance un peu ébranlé mais relativement calme, il me demande de prévoir de la peinture rouge et grenat pour la semaine suivante.
OBSERVATIONS ET HYPOTHESES
Il est à noter la grande concentration de D…durant toute la séance, sa décharge émotionnelle par la réalisation de sa sculpture lui a permis de se rapprocher de très près des interrogations qui lui sont propres. La notion du bien ou du mal – pour lui ou contre lui ? Cette tête avec un côté vide de tout organe vivant, œil, bouche, oreille,(il est à noter que D…est sourd de l’oreille gauche me fait remarquer l’équipe soignante).,Pour la représenter sous la forme du diable.
L’expérience vécue par D… lui a permis, dans un premier temps d’accéder à un «lâcher prise » quasi total pour laisser place à une création spontanée, sa catharsis lui a permis de se mettre «en jeu » pour ensuite, avec mon aide, se distancier et mettre des mots sur ce que lui parlait l’objet posé, là devant lui, mais aussi mettre des mots sur son ressenti et faire des liens avec son vécu propre.
Il me parait intéressant d’émettre l’hypothèse que la représentation de la tête vide et pleine peut avoir un rapport avec son état de toxicomane. Je m’appuie sur le fait que D…à plusieurs reprises a parlé de tête «mangée » de l’intérieur, et de l’évocation de la notion de sa place entre le «bien et le mal ».
Pour les prochaines séances mon objectif …sera d’aider pour D… à cheminer, au travers de ses futures créations sur cet aspect, Ce dernier exemple nous montre bien comment D…a pu exprimer, au travers de ce modelage une grande souffrance intérieure. Le «lâcher prise », tel qu’il l’a vécu lui a permis d’accéder à une parie de son inconscient. La mise en mot est favorisée et permet la distanciation.

LES MISES EN SITUATION

 

Plusieurs années d’expériences d’ateliers thérapeutiques avec comme support l’argile m’ont été nécessaires pour mettre au point quatre champs techniques fondamentaux pour faire advenir la symbolisation du corps.

  • Susciter des figures humaines, en différentes situations en lien à l’histoire du sujet .
  • Représentation de nus par le modelage.
  • Modelage des parties du corps ; Pieds , mains ,torse, bras , etc…
  • Si les différentes consignes ou thèmes proposés par le thérapeute ou les participants font partie de l’animation de l’atelier, ils permettent surtout la mise en place d’un cadre de travail et montre les possibilités de ce travail. Une fois celui-ci instauré, il deviendra le lieu de la surprise de l’inattendu.
  • L’oscillation présence – absence des objets créés.
  • Conserver la production ou récupérer l’argile qui a été utilisée,, C’est permettre l’apparition des objets mais aussi la disparition de ceux-ci, pouvoir modeler mais aussi reprendre , récupérer la même argile pour faire un autre modelage . les conserver en le s mettant de côté, les oublier en attendant l’occasion qu’ils puissent «réapparaître».
  • Dramatiser avec le modelage ; récits mythiques C’est un travail de fin de cycle thérapeutique avec les différents modelages conservés par les participants. Il s’agit de les rassembler en silence sur une grande table, de les mettre en relation, de les regrouper par thèmes, de les théâtraliser,, de leur donner ensuite des voix, de " dramatiser" avec et de produire des récits proches des mythes dans lesquels chaque participant se retrouve.

 

 

 

 

LE GROUPE POUR EVOLUER ET SE COMPRENDRE

 
 

Les différentes potentialités du groupe vont permettre a chaque participant de jouer ou re-jouer des situations qu’ils ont pu traverser dans leur parcours .

 

A...et S... apprendre à re-communiquer

" Comment se rencontrer sans avoir envie de se taper sur la g......!!!"
 

A…, S…, O…, J-P…, T et P… sont dans un état de tension maximum, l’ambiance est électrique dans le service, les soignants pendant la transmission indiquent que la tension atteint son paroxysme. A plusieurs reprises il a fallu intervenir pour éviter un passage à l’acte. Au regard de cette situation et en accord avec l’équipe soignante je propose d’orienter l’atelier sur une réflexion à propos de la communication et des inter-relations. .

 

 

 

Lorsque l’ensemble des patients est installé dans la salle je prends un moment pour échanger sur le climat ambiant. Chacun se regarde en « chien de faïence ».Les regards en disent long…Je sais part ailleurs que pour A... et S… les relations sont plus que tendues, la rivalité et l’attitude un peu «perverse » d’ A.… fait monter la tension entre les patients de la gent masculine.

 
 

Les différentes étapes de la séance vont permettre à chacun de se mettre en situation de communication, dans un premier temps elle sera duelle pour, enfin se terminer par un travail collectif.

JE RENCONTRE
 

S...et A..."Pyramides et méandres"

  
 

Après une brève présentation de l’atelier je propose à chacun de se relaxer debout en laissant promener leur regard sur les visages de chacun, lorsque cela est possible je les invite à se déplacer lentement sans parler, toujours en se regardant mais sans fixer son attention sur quelqu’un en particulier. Lorsque je sens qu’une «connexion » a lieu entre les participants, qu’un calme relatif est ’établi, j’invite à ce que se constituent des binômes, et si cela est possible de choisir un partenaire envers qui il y a difficulté de communication A…, un peu exclue du groupe et se voit dans l’obligation de travailler avec le soignant participant à l’atelier, quant à S.T…, sans manquer de signifier à s… son choix.Le climat est plus que tendu. Je vois l’agacement A… , elle essaie de se contrôler en cherchant la complicité du soignant et de moi-même. La dynamique de groupe s’instaure tant bien que mal. Je ne cesse de parler calmement tout en étant attentive à chaque personne et binôme constitué ;mon attitude est directive et cadrante , afin que chacun puisse évoluer dans un cadre sécurisant. Un calme relatif s’est établi.

 
JE PARTAGE...JE COMMUNIQUE...J'OBSERVE...JE RESSENS...
 

Chaque binôme choisi son morceau d’argile après négociation si nécessaire (tout est important, la texture, lacouleur, la malléabilité le choix de sa place). A partir de ce moment la consigne est clairement posée Se mettre face à face

  • Utiliser alternativement le bloc d’argile (5 minutes)
  • Travailler en silence, (ici le non verbal prime)
  • Créer une forme pendant que le partenaire observe, se rendre disponible être à l’écoute de ce qu’il se passe.

J’invite chaque binôme à trouver son propre rythme, être à l’écoute de ce qu’il vit, ressent lorsque son partenaire met les mains sur ce qu’il vient de faire.La tension s’estompe peu à peu pour faire place à un climat plus paisible, les visages se détendent, les sourires apparaissent quelques bribes d’humour fusent, le jeu s’installe. La complicité s’installe et favorise l’esprit créatif. Après un temps fort pour chacun où la relation n’était que duelle, l’attention se tourne vers le groupe, chacun découvre le travail des autres. Le climat est plus serein, moins tendu. Le temps de communication duel a mis les patients dans un état de réceptivité et de non-agressivité.J’observe A….. et S…, leurs regards sont furtifs mais déchargés de violence, un sourire s’ébauche sur le visage de Sandra.
Ma directivité s’estompe pour laisser place à un peu d’autonomie, le langage est possible de même que le travail à quatre mains, l’invitation à l’auto observation est de nouveau reformulée. Lorsque le travail est terminé, je propose une dernière étape qui va tenter d’expérimenter l’ouverture au groupe,

 

 
 
 MA RELATION A L’AUTRE , MA PLACE , MON PROPRE ESPACE.
  

 

"Civilisation spontanée"

Cette dernière séance la séance va confronter chaque participant à sa faculté de trouver sa place en négociant ou pas son espace. Travail d’inter-relations qui permettra à chacun d’expérimenter de manière ludique une autre forme de communication.

 
 
 
  • Négocier sans que cela déclenche un sentiment de rejet ou même de violence.
  • Accepter le regard de l’autre et du groupe sur l’objet crée.
  • S’intégrer dans une autre histoire, la mettre en scène autrement(il s’agit bien là de sa place, du dedans et du dehors).

s… et A… ne sont plus dans la provocation, elles échangent quelques mots et parviennent même à se frôler sans animosité. Le climat est beaucoup plus détendu, chacun y va de son imagination pour mettre en scène les sculptures. Ce moment de partage collectif a réussi à tisser un lien. En regardant cette nouvelle composition, ils décident de lui trouver un nom. Ce mélange de symboles, la pyramide, le masque aborigène, les méandres avec ces lacets qui en sortent pour aller vers les autres leur font la nommer « CIVILISATION SPONTANEE » .Ils expliquent que dans ce mode chacun y a sa place, même s’il y a de l’originalité et des différences. Je remarque à ce moment là une forte complicité du groupe, celle-ci alliant le «jeu » et le «sérieux » de l’expérience vécue.

 
 
 
 
 
 

JE VIS..., JE RESSENS...ET...JE METS DES MOTS
Un temps de parole
...moment important de cette séance, chacun va prendre le temps de s’exprimer à la fois sur son vécu personnel mais aussi sur les inter relations vécues. Il est aussi possible si cela se présente d’aller plus loin dans la réflexion et l’implication. Il ne s’agit pas de forcer le patient dans ses retranchements, mais d’une l’invitation pour trouver des pistes qui pourraient l’aider à envisager de réfléchir sur une difficulté qui lui est propre.
Je sollicite plus particulièrement s… et A,. Elles expriment que l’exercice à permis de dépassionner le conflit mais surtout d’envisager une autre façon de régler leur problème. La dynamique de groupe a également eu un effet régulateur dans cette situation, chacun a pu rétablir un contact plus paisible, Ceux qui au départ ne voyaient pas le parallèle qui peut être fait entre ce type d’expérience et leur réalité, ont exprimé très clairement les différents sentiments et émotions qu’ils connaissaient dans d’autres situations,
Au terme de la séance la tension excessive du début d’après midi s’est fortement atténuée pour laisser place à une certaine complicité ou pour certains une distance «calme » évitant un conflit ouvert.
A... : « Dans un premier temps cela m’a fait du bien de toucher l’argile, je me rendais compte qu’en la pressant, la triturant, je me détendais, ce n’est pas facile de travailler à deux, je me suis rendu compte qu’il fallait se faire comprendre, autrement. C’était comme un jeu, mais en même temps c’est un peu comme dans la vie, il y a moi et l’autre. Si je ne me fais pas comprendre, je me mets en colère, ou bien je m’isole C’est vrai qu’il y avait une forte tension entre S… et moi, on était prêtent à se «manger la tête », En atelier on ressent les choses autrement, ce n’est pas grave, on arrive à dépasser ses tensions, son ressentiment, ça m’a fait du bien, je me sens moins agressée, au moins je n’ai plus vraiment envie de me prendre la tête »«Je ne sais pas vraiment pourquoi A… provoque chez moi de la colère. C’est vrai que parfois on se provoque, j’ai compris dans cet exercice que l’on pouvait être attentif à l’autre sans pour autant perdre ce que l’on est. En fait, je crois que je vais essayer de réfléchir à mon comportement lorsque je suis dans des situations identiques à l’extérieur. s… semble touchée par ce qu’il s’est passé. Elle ne souhaite pas en dire plus.

 

 



 

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